Avec
les séries d'estampes numériques présentées dans
les pages <galerie> et <portfolio>,
Robert Moro a repris la démarche qui avait inspiré ses retables
des « Corps glorieux ».
Dans ces bas-reliefs en papier moulé, nommés
ainsi en hommage au musicien français Olivier Messiaen (photo ci-contre,
et page <commandes & 1%>), les corps bousculent
leurs cadres étroits et repoussent leurs limites corporelles, en quête
de cet espace-temps où « qui le veut trouve Lumière
et Paix »[1].
Entre éclatements et recompositions,
entre geste et écriture, son travail actuel poursuit cette quête
d'un lieu où « les géométries sont enfin dissipées »[1].
À l'origine : des dessins, numérisés
puis importés dans Photoshop. Les corps changent d'échelle,
éclatent, se métamorphosent. Dans le néant du tube cathodique,
s'orchestrent des apocalypses de pixels. Quand la poussière retombe,
se révèle un univers immatériel où « Villes
et Étoiles cohabitent »[1].
Ensuite retour à la matière, et prise de distance
avec les couleurs flatteuses de l'écran. L'impression sur supports
adaptés peut donner aux images le grain et la matité de l'estampe
ou la force de la toile. Certaines pièces se voient bousculées
par des interventions à l'acrylique.
Les objets font place à L'écriture : textes
poétiques dans le livre des « Villes et colonnes »,
notes de lectures dans « Silence dans l'azur ». Elle
intervient aussi dans les compositions les plus récentes, sous forme
de hiéroglyphes.
Il
est certain que l'utilisation de l'ordinateur a permis de développer
la démarche entreprise avec les « Corps glorieux ». Par
la multiplication des tentatives et des angles de vision, à travers
un processus de recherche de qualité et de justesse d'expression, il
s'agit de tenter d'appréhender ce quelque chose qui échappe
toujours, de poursuivre l'insaisissable, ce monde autre où «la
Ville ressuscitée, débarrassée des filets capteurs et
brillante de Ciel, VEILLE»[1].
[1] Citations extraites du livre-objet <Villes et colonnes>.